BLACKBERRY SMOKE : Like An Arrow (2016)
Musicians:
Charlie Starr - guitar & lead vocals
Paul Jackson - guitar & vocals
Brandon Still - piano & organ
Richard Turner - bass & vocals
Brit Turner - drums & percussion
Titles:
1 Waitin For The Thunder
2 Let It Burn
3 The Good Life
4 What Comes Naturally
5 Running Through Time
6 Like An Arrow
7 Ought To Know
8 Sunrise In Texas
9 Ain’t Gonna Wait
10 Workin’ For A Workin’ Man
11 Believe You Me
Blackberry Smoke a repris le flambeau d’un rock sudiste bien décimé et a réussi à en dégager un certain succès. Alors, rien d’étonnant que la sortie d’un nouvel album du combo d’Atlanta constitue un événement de taille. Et on n’est pas déçu ! Tout y est ! La voix éraillée et traînante de Charlie Starr soutenue par sa guitare expressive. Les compositions accrocheuses. Le professionnalisme des musiciens. Le parfum indéfinissable mais immédiatement reconnaissable d’un disque « made in Georgia ». « Waiting for the thunder » ouvre le bal avec un tempo médium, des couplets quasi a capella (soulignés uniquement par des claquements de mains et des pêches rythmiques) et un refrain qui se retient bien. Nous sommes gratifiés d’un solo d’orgue sur le break et d’un bref solo de guitare. « Let it burn » (un « redneck rock » teinté de country) accélère la cadence avec un rythme rapide, un piano en fond et un bon solo de gratte (malheureusement trop court). Tous ces ingrédients en font un excellent morceau. La ballade « Southern-country » « The good life » est de toute beauté avec un solo de six-cordes saturée à souhait et la voix sudiste du père Charlie. Un régal ! « What comes naturally » (un titre country lent) fait irrémédiablement penser à certains morceaux de l’ancien Lynyrd Skynyrd avec son piano et son excellent solo de slide. Le nostalgique « Running through time » laisse planer une certaine atmosphère à la Allman Brothers (« Dreams ») à laquelle vient s’ajouter une pointe de « Country music ». Ce titre est doté d’une très bonne guitare sudiste mais on peut regretter l’absence d’harmonisation des six-cordes. Dommage ! Malgré cela, le morceau n’en demeure pas moins excellent. « Like an arrow » tape dans le registre du rock sudiste au tempo médium hypnotique avec une coloration « swamp rock » sur les couplets. Les refrains frappent fort dans la tradition sudiste mais on déplore une guitare trop timide (bien qu’efficace). « Ought to know » mélange brillamment les influences sudistes et « classic rock » avec (enfin) des guitares à la tierce du plus bel effet. Le groupe calme le jeu avec « Sunrise in Texas », un morceau assez lent dans le style de « Lucky man » du « nouveau » Lynyrd Skynyrd, décoré d’un piano électrique. Sans prévenir, le rythme s’emballe pour un splendide solo de guitare wah wah. Une très bonne surprise ! Encore une ambiance country à la Poco (avec une mandoline) sur le superbe et mélodique « Ain’t gonna wait », pourvu d’une très belle (mais trop courte) intervention de six-cordes. Une réussite ! « Workin’ for a workin’ man » marque un retour au rock costaud qui dépote avec un break ralenti pour un solide solo de gratte. Toutefois, un solo sur un tempo rapide aurait peut-être été plus efficace. Enfin, le funky « Believe you me » évoque la musique de Mylon Lefevre en 1978. La conclusion s’impose d’elle-même. Il s’agit d’un excellent album ! On peut toutefois émettre une légère réserve : il faudrait que Charlie rallonge ses solos et harmonise sa guitare avec celle de son collègue. Il possède le feeling et la technique pour le faire. D’un autre côté, il a bien compris qu’il faut raccourcir le propos pour passer en radio et éventuellement décrocher la timbale. Et avec une galette de cette trempe, les mecs de Blackberry Smoke pourraient bien y arriver !
Olivier Aubry